Agenda de consommation d’un fan de catch

Dean Ambrose regarde Randy Orton qui regarde John Laurinaitis dans une boucle interminabe à WWE RAW.

Deux jours, approximatifs, dans la vie du fan de catch que je suis. Comme une observation ethnologique de ma propre personne pour renseigner sur comment un fan de catch peut consommer son art favori.

La saison 2 du Catchacast, un podcast pour découvrir ou approfondir son amour du catch, est sortie ! Retrouvez sur L’Exception Catchesque une série d’articles bonus pour compléter, avant ou après, l’écoute d’un épisode spécifique.


Ce qui va suivre est – plus ou moins – inspiré de faits réels …

JOUR 1 – Vendredi

08:00 … Le réveil sonne. J’ai encore sommeil.

08:15 … Le réveil sonne, pour la troisième fois. « Wake up ! It’s feeding time ! » Je l’arrête. Je mets ma rétine à l’épreuve du soleil levant et en mouvement mon poids mort en direction de la cuisine. En route, j’allume mon smartphone et ouvre l’application YouTube. Pendant que le chocolat chauffe (oui), je mets France Info sur la vieille stéréo grasse au-dessus du micro-ondes et je parcours, sur mon écran, le fil des nouvelles vidéos pour y trouver l’extrait quotidien du Wrestling Observer Radio, le podcast d’actualité catch & MMA du journaliste et spécialiste américain, Dave Meltzer. Je suis déjà renseigné sur le sujet, « breaking news » de la veille, mais Meltzer et son comparse, Bryan Alvarez, apportent des nouveaux détails intéressants et des opinions sensées le concernant (généralement cinglantes, quand il s’agit de la WWE). Du moins, tel est mon impression alors encore à moitié dans le brouillard.

Comparaison entre deux photos de CM Punk, apparu masqué à un show de catch indépendant en 2019.
L’illusion est parfaite.

09:15 … Je suis maintenant dans les transports en commun. J’en profite pour parcourir mon fil Facebook. Plusieurs pages de groupes et autres passionnés de catch parlent de l’apparition surprise – et masquée – d’un célèbre catcheur américain à la retraite lors d’un show local. Me retenant de hurler face aux difficultés de connexion de mon smartphone, j’essaie tant bien que mal d’avoir le fin mot de l’histoire grâce à mes sites web d’actualité références. La rubrique catch de 411Mania rapporte la chose seulement en partageant le tweet d’une vidéo loin d’être en HD et en la commentant. Ailleurs, idem. Conclusion : j’en saurais peut-être davantage plus tard.

12:00 … A l’heure de la pause déjeuner, je ressors enfin mon portable de ma poche. De l’autre côté du globe, la New-Japan Pro-Wrestling – seule compagnie de catch que je suis réellement et religieusement depuis quelques années – diffuse son show du jour, en direct du Japon. Cette fois sur Twitter, je me rends sur les comptes de Mr. Lariato, d’Italo Santana ou encore de TDE Wrestling, pour suivre les plus belles actions sous la forme de GIFs postés régulièrement en différé. Un match de championnat en particulier me semble exceptionnellement alléchant. Je décide, de peur d’être spoilé sur son issue, de fermer l’application avant qu’il ne soit trop tard.

14:30 … L’effet sieste post-déjeuner me gagne. J’arrête de lutter et m’octroie une petite pause. Sur l’ordinateur de mon bureau, je retourne discrètement sur Twitter pour voir où en est le fameux show. Évidemment, il vient de se terminer et je me fais spoiler bêtement. Défait, je m’en vais lire les critiques de Larry Csonka, mon « reviewer » favori. Selon lui, il y a quelques matches à éviter mais le reste est absolument à voir. Les critiques de Voices of Wrestling et de Justin Barrasso sur son site Enuffa le rejoignent, à quelques détails près. Mon programme du soir est signé. Par ailleurs, un des articles connexes m’emmène sur la confirmation par un tiers de la rumeur du matin concernant le catcheur masqué. Avant de l’oublier, je m’empresse de formuler le tout de manière concise pour partager la chose sur ma propre page de passionné, The Alt Wrestling. Ma chef rapplique dans le bureau. Back to work !

A LIRE : Les réactions d’une fan « casu » à WWE Money In The Bank 2016

18:15 … De retour au bercail, je m’affale sur ma chaise de bureau et allume mon ordinateur. Je vérifie, sans succès, si le show de catch japonais du jour est disponible en streaming sur mon site pirate habituel (non, vous ne m’aurez pas si facilement). En parallèle, de nouveau sur YouTube, je regarde le dernier épisode Being The Elite, mis de côté la veille. Quinze minutes plus tard, je me demande encore pourquoi je continue à suivre cette web-série, de moins en moins inspirée. Depuis, le streaming est accessible et j’avance dans la vidéo pour atteindre le match qui m’intéresse … si ma connexion Internet n’y voit aucun inconvénient.

21:30 … Le dîner est passé par où il devait et je gis dans mon canapé-lit éternellement déplié. Je démarre le visionnage du dernier match du show de la New-Japan … mais déjà, mes paupières s’alourdissent. Il faut que je lutte, pour Kazuchika Okada !

Kazuchika Okada rugit pendant son match de catch contre Chris Jericho à NJPW Dominin 2019.
Go lil’ Kazu !

JOUR 2 – Dimanche

14:00 … Je suis arrivé chez mon ami Mehdi, animateur du (merveilleux) podcast Catchacast (auquel cet article est rattaché, pour ceux qui n’auraient pas lu le petit paragraphe en chapeau et écouté l’épisode juste en-dessous !). Il m’a proposé de faire le chemin ensemble pour aller assister au show mensuel de l’APC, une promotion de catch français à Nanterre. En échange, je lui ai proposé de revoir avec lui (toujours en retard) le match de la soirée du show de vendredi. Lui, au moins, est un abonné convaincu et satisfait de la plateforme officielle (et légale) de VOD de la NJPW et lance, par son intermédiaire, le show sur son écran de télévision.

16:00 … Dans le train, sur le chemin de Nanterre, nous partons dans un débat catchesque. Je fais une référence qu’il lui échappe. Ni une ni deux, je sors mon smartphone de la poche et retrouve un extrait hilarant (oui) d’un vieil épisode d’OSW Review, un podcast-vidéo critiquant sans vergogne de vieux shows de catch, notamment de la WWE. Il me promet qu’il s’y mettra à l’avenir sans savoir que, quant à moi, j’ai déjà dû voir l’intégralité de leurs épisodes une demi-douzaine de fois.

17:30 … WHOA ! C’EST FOU CE QUE FAIT AIGLE BLANC ! … APC ! APC ! APC !

23:30 … Écroulé sur mon « lit », tout juste revenu de mon périple à Nanterre, je ne suis pourtant pas fatigué – conséquence d’une grasse matinée bien fat. Turlupiné par cette histoire de catcheur venu masqué et au regret de réaliser qu’il ne remontera peut-être pas sur un ring de si tôt, je dépoussière un coffret 3 DVDs qui lui est consacré. J’insère le premier dans mon vieux lecteur DVD branché sur mon petit écran plat, comme je l’ai fait tant de fois jadis, avant l’ère du streaming, pour regarder les shows de la WWE. Nostalgique jusqu’au bout, je finis à demi-tristounet mon week-end, rêvant de voir le dit catcheur changer d’avis un jour … Loin est derrière moi l’époque où, sans smartphone, Twitter ou YouTube moderne, je le découvrais – complètement fana – sur ma télévision cathodique devant Catch Attack sur NT1.


Retrouvez Catchacast et d’autres podcasts des Deez Podcasts sur iTunes, Soundcloud et Twitter.

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